23 mars 2017 à 15:48
Veuillez attacher vos ceintures et relever vos tablettes. Après 16 ans de vol avec les Bleus, Air France a décidé d'atterrir. ✈️
Symbole de la génération dorée du handball français, Daniel Narcisse quittera la scène internationale dans quelques semaines en laissant derrière lui l’image d’un joueur aussi élégant que performant.
« Air France » va bientôt atterrir. Après plus de 300 matchs – il en compte 309 précisément – en équipe de France, Daniel Narcisse a décidé qu’il était temps de se (re)poser un peu. Et alors qu’il n’avait pas encore fermé la porte à un dernier Euro, l’an prochain en Croatie, le demi-centre ou arrière gauche a finalement décidé de mettre un point final à sa carrière internationale après la double confrontation face à la Norvège les 3 et 6 mai prochain comptant pour les qualifications de la prochaine échéance continentale prévue en début d‘année prochaine.
« C’est un décision qui a été très difficile parce que le staff voulait que je continu », confiait mardi midi le joueur qui, le 29 janvier dernier, a décroché son quatrième titre mondial personnel, lui qui avait déjà connu la victoire à domicile lors du championnat du monde de 2001. « Au fond de moi, c’était le moment. (…) J’ai l’impression d’avoir rempli ma mission avec cette équipe de France. » Appelé pour la première fois en Bleu par Daniel Costantini en janvier 2000, pour affronter l’Islande, le Réunionnais s’est vide rendu indispensable par sa qualité de shoot et sa faculté à éliminer ses adversaires en deux temps, trois mouvements.
930 buts en Bleus
Exilé durant neuf saisons en Allemagne, à Gummersbach puis à Kiel, Daniel Narcisse, désigné meilleur joueur du monde par la Fédération internationale en 2012, revenait toujours plus fort aux rassemblements de l’équipe de France. Plus athlétique, plus aérien, plus décisif, il est devenu avec Jérôme Fernandez et Nikola Karabatic l’un des mutants de la base arrière d’une équipe devenue presque intouchable. Ses missiles en lucarne, ses suspensions interminables, ses un-contre-un dévastateurs ont éclairé le jeu des Bleus pendant seize années au cours duquel le joueur formé Chambéry aura conquis, outre les quatre titres mondiaux (2001, 2009, 2015, 2017) – il était blessé en 2011 -, trois sacres européens (2006, 2010, 2014) et deux couronnes olympiques (2008, 2012).
Devenu plus gestionnaire ces dernières années, davantage utilisé sur le poste de demi-centre par Claude Onesta puis Didier Dinart, Daniel Narcisse était encore capable de débloquer une situation à lui seul, comme ce fut le cas en demi-finales des JO de Rio face à l’Allemagne quand il transperça la défense de la Mannschaft avant d’inscrire le but de la qualification au buzzer. Utilisé avec parcimonie lors du dernier Mondial, « Toumout », son surnom auprès de ses coéquipiers, aura profité de chaque instant, marquant en finale ses 929ème et 930ème buts sous le maillot tricolore. Il en inscrira peut-être encore une poignée lors de ses deux derniers matchs internationaux avant de quitter une piste ornée d’étoiles.
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